Je vous ai transmis plusieurs messages (23/02/2020 et 10/03/2020, site Facebook et Internet) sur l’impossibilité d’enrayer cette pandémie à court terme. A travers ces messages, je voulais garder une note optimiste sur l’évolution de la situation… (Limitation de l’épidémie en saison printanière, citoyenneté de chacun, etc…) mais l’évolution est plus grave et rapide que prévue…
Concernant l’évolution de cette épidémie, nous entendons tout et son contraire : par exemple, certains politiques ont annoncé que 50% de la population serait atteint avant l’été : cette situation serait dramatique car si c’était le cas, cela correspondrait à un nombre de décès exorbitant de 500 000 en France (1-2% des cas). Je vous rassure, cette modélisation est aberrante et ne serait possible qui si aucune action de confinement n’était lancée …
Alors qu’est ce qui nous attend réellement ? Personne ne le sait précisément car l’évolution de cette épidémie et sa mortalité dépendra de nombreux facteurs :
- De notre capacité à nous confiner efficacement
- De nos actions citoyennes et à l’opposé notre individualisme qu’on paiera au prix fort
- De notre capacité de soins (à saturation actuellement)
- De notre capacité de diagnostic (à saturation actuellement)
Et peut-être à plus long terme :
- Du retour des chaleurs ?
- De nouveaux traitements limitant la mortalité ?
- De la capacité du virus à s’adapter et à évoluer ?…
Alors que devons-nous faire et quelles sont les actions qui ont fait preuve d’efficacité ?
- La Chine a proposé un confinement extrême, difficilement applicable chez nous !
- Le Japon et la Corée ont fait preuve de discipline et citoyenneté exemplaire ; de plus ces nations ont la culture de la catastrophe (tsunami, séisme et épidémie). Elles ont été capables de proposer un diagnostic systématique (>300 000 diagnostics en 3 semaines pour la Corée), voici le modèle à suivre (courbes violettes, figure jointe).
Par contre, soyons réaliste, nous ne serons pas aussi efficaces et rapides que nos amis asiatiques pour casser la courbe épidémique (exemple de la Corée qui restera à moins de 10 000 cas). Pour la France, la modélisation la plus optimiste correspondrait à 50 000 cas et un nombre de décès inférieur à 2000 décès et ceci avant l’été. Les modélisations pessimistes correspondraient à un nombre multiplié par 5, par 10, par … Regardons les tendances évolutives de chaque pays (= la pente des courbes), celles-ci permettent d’identifier les bons et les mauvais élèves : Actuellement nous faisons partie des derniers de la classe !
Vous l’avez donc compris, la gravité de cette épidémie et le nombre de décès à venir dépendront donc principalement de 2 paramètres :
1-de nos infrastructures médicales et de leurs capacités d’accueil et diagnostic,
2-et surtout de notre réactivité à répondre efficacement, totalement et collectivement (67 millions de français sans exception) au confinement le plus strict …
Civiquement et humanitairement,
Pr Pierre Flori,
Président de BSF.
Toutes ces données ont été récupérées à partir des rapports quotidiens de l’OMS