COVID-2019, NOTE D’OPTIMISME…


Je voulais faire suite à mon dernier message du 23/02/2020 sur l’évolution de cette « pandémie » causée par ce virus.  Je devance l’OMS sur l’utilisation de ce terme « pandémie », j’espère que cela ne choquera personne.

En continuant à suivre jour après jour, les données OMS, nous nous rendons compte que le nombre de cas mondiaux (hors Chine) explose. Comme le spécifient nos responsables politiques et les experts scientifiques, le virus circule en France et dans le monde. Pour rappel, à la date du 29/01/2020, il y avait à l’extérieur de la Chine en moyenne, 10 nouveaux cas/jour, à la date du 18/02/2020, 100 nouveaux cas/jour, à la date du 01/03/2020, 1000 nouveaux cas/jours, au dernier bulletin de l’OMS (08/03/2020) plus de 3600 nouveaux cas/jour… « 3000-4000 cas par jour,  ceci correspond au pic chinois de 05/02/2020 (maximum à 3900 cas) : le monde entier a donc 1 mois de « retard » sur l’évolution de l’épidémie en Chine !

Alors faut-il penser que, dans 30 jours, nous aurons, comme la Chine, passé le pic et serons sur la courbe descendante ? Sur ce point mon avis est négatif, ceci est totalement impensable (sauf si le mois de mars est estival, voir ci-dessous) ; je n’y crois donc pas, pas plus que des spécialistes épidémiologistes sur ce sujet. Soyons réalistes, aucun pays démocratique (et surtout pas la France:-)) ne pourra proposer une quarantaine aussi  stricte (= situation chinoise),  et second point, je ne crois pas, non plus à l’exhaustivité des chiffres chinois. De plus et « si tout était comparable », notre épidémiologie nationale serait retardée de 10-12 jours par rapport à la Corée ou l’Italie (7500 et 7000 cas aujourd’hui), rien de rassurant sur ces chiffres  qui correspondent à ce qui nous attend.

Alors pourquoi, annoncer une note d’optimisme ?

La raison est simple : quand on compare l’évolution des chiffres (nombre total des cas) en Malaisie, Singapour, Australie, Thaïlande, Vietnam, pays chauds car intertropicaux (T° nocturne actuelle entre 18 et 30°C) à ceux de pays froids car tempérés en saison hivernale (T° nocturne actuelle entre -5 et 10°C), Corée, Japon, Allemagne, USA et France + Italie et Iran), l’évolution est largement différente. Voici ce que cela donne sur une figure :

Bien sûr, ces pays sont de différents continents, sont de culture et d’Indice de Développement Humain (IDH) différents, sont de densité de population très variable…

Pour information, pourquoi avoir choisi ces pays : ce sont les 10 premiers pays (hors Chine) à avoir signalé plus de 10 cas (en date du 09/02/2020) sur leur territoire, cas d’importation pour la plupart. J’y ai ajouté l’Italie (du nord) et l’Iran qui ont subi des premiers cas plus tardifs car ils sont les 3ème et 4ème pays en termes de nombre de cas aujourd’hui.  Ces 2 derniers présentent eux aussi un hiver froid (Températures similaires à la France). A cette figure, viennent s’ajouter de nombreuses données épidémiologiques internationales :

–   les pays chauds comme les pays africains (certes en incapacité de diagnostiquer de manière fiable) ont très peu de cas, l’Amérique du Sud (certes éloignée de la Chine avec très peu de cas), mais aussi et surtout l’Inde et l’Indonésie ont très peu de cas …

–   et les pays froids comme les pays d’Europe du Nord et plus particulièrement les pays scandinaves (beaucoup moins peuplés que la France et l’Allemagne) sont aussi lourdement touchés …

En quoi, cela serait rassurant pour nous : l’analyse rapide de ces chiffres serait la suivante : ce virus n’aime pas la chaleur ; certes il circule en pays chauds (de passage) mais il ne se propage pas aussi aisément (R0 probablement largement inférieur) par rapport aux pays froids. La température optimale de ce virus serait 8°C.

Cela veut dire que l’on peut espérer une accalmie avec les premières chaleurs, espérons un printemps précoce et chaud !

Une accalmie, ne veut pas dire arrêt mais sa propagation serait, je l’espère, plus faible. Aujourd’hui,cet espoir est le seul signal positif sur lequel on peut s’accrocher.  En y associant, les gestes de bons sens et de civisme (limiter ces voyages au minimum, limiter les contacts et rassemblements humains, suivre les conseils d’hygiène, de protection, d’isolement, l’utilisation de SHA etc…), j’espère que l’on pourra gagner du temps jusqu’aux premières chaleurs pour que  nos anciens puissent nous remercier de n’avoir pas été un maillon transmetteur de cette pandémie.

Concernant nos interventions BSF dans les pays sud (et chauds), ma position de repousser un maximum d’interventions de quelques mois reste toujours d’actualité en l’absence de données fiables dans les pays que l’on soutient. De plus et au vu de l’évolution des chiffres européens, ce sera peut-être nos hôtes qui refuseront de nous accueillir !

Civiquement et humanitairement,

Pr Pierre Flori,

Président de BSF

Toutes ces données ont été récupérées à partir des rapports quotidiens de l’OMS